Ami.e.s supporter.trices olympien.ne.s énervé.e.s, bonjour.
Comme toi je suis rentré à la maison chargé d’une terrible frustration en voyant l’OM lâcher deux points sur sa pelouse alors que les prétendants aux places d’honneur s’étaient manqués auparavant.
Moi aussi, je pense que cette équipe marseillaise a encore beaucoup de progrès à faire dans tous les compartiments de jeu et qu’il faut se garder d’accepter trop facilement parfois que les joueurs n’en montrent pas plus quand il faut s’affirmer, mais ce n’est pas la première fois que nous voyons l’OM rater une marche pour basculer du bon côté, et cela quel que soit l’entraîneur à sa tête.
Moi aussi, malgré mon âge avancé, il m’arrive de m’irriter de voir un joueur pro rater des gestes faciles, ne pas prendre la bonne décision, de frapper ou de passer, alors qu’elle apparaît la plupart du temps évidente pour nous tous. Et je serais tellement heureux si l’OM se trouvait ce matin avec 15 points au compteur seul en tête du championnat et avec une grosse avance sur ses suivants.
Oui mais voilà, l’équipe a été fortement renouvelée à l’intersaison. Un nouvel entraîneur est arrivé qui tranche totalement par sa personnalité, son coaching, ses options stratégiques. Les nouveaux joueurs n’ont pas encore vraiment achevé leur phase d’intégration dans la région, la ville, le club et toutes ses composantes. Ce qui serait très étonnant dans ce contexte serait justement qu’ils soient tous dans une pleine réussite qui les verrait atteindre tous leurs objectifs.
Bien sûr tu vas me dire que tu sais ces choses-là aussi bien que moi et que malgré tout le tableau est à tes yeux beaucoup trop noir pour que tu te cantonnes à attendre que les choses aillent mieux petit à petit, parce qu’on est à Marseille et parce qu’on est l’OM.
Alors moi, ami supporter, j’ai juste envie de te dire que le football est une école de la patience. Créer une véritable osmose avec un groupe qui joue au football est une chose très difficile qui ne s’accomplira jamais en un tournemain. Les circonstances ont fait que deux entraîneurs plutôt estimés et performants ont abandonné en cours de route et il faut repartir avec quelqu’un d’autre, c’est ainsi. C’est mieux quand il y a de la continuité, mais faut faire avec le changement.
Tu fustiges, tu condamnes, tu fais descendre ta fureur puérile sur le coach parce qu’il a une gueule qui ne te revient pas et parce qu’il ne partage pas tes constats quand on lui tend le micro.
Lui, il voit l’équipe en progrès. Désolé de te dire mon ami que moi aussi. L’OM a fourni une prestation beaucoup plus dense hier contre Toulouse que contre Brest ici, ou à Nantes contre les canaris. Les joueurs se sont dépouillés pour forcer la décision, ils n’y sont pas parvenus, certes, mais en aucun cas ils ne méritent de se faire huer et d’entendre ce chant qui ne doit sortir que lorsque ça devient insupportable : « Mouille le maillot ou casse-toi ». Parce que là non seulement tu es injuste et je rajoute, pitoyable, mais en plus tu ne permets pas à ceux qui portent ton maillot d’évoluer avec toute la sérénité requise dans la semaine qui suit alors que se présentent des échéances importantes. Tu fragilises tout leur boulot ainsi que celui de l’entraîneur. Tu joues contre ton propre camp. Un comble.
Peut-être faut-il te rappeler que par la pression que tu mets sur les coachs par tes réactions quelquefois inappropriées, les deux précédents sont peut-être partis parce que ton poids était un peu lourd à porter.
Alors ami.e.s supporter.trice.s, j’ai juste envie de te contrecrier devant le triste spectacle de ta fureur d’hier face aux joueurs : « Encourage l’OM ou casse-toi ! ». L’OM a plus que jamais besoin de toi quand ça va pas, et ne te dépares jamais des trésors de patience qu’il faut garder au fond de soi pour traverser une saison. Nos amis de Lens et Lyon sont en train de plutôt nous envier à l’heure qu’il est.
Tu m’as énervé, vraiment.
D’une manière générale, j’ai de plus en plus de mal à constater la médiocrité des réactions de chacun dans les débats autour du football, sur les plateaux, dans les tweets, au stade. Personnellement j’ai de plus en plus de mal avec tout ça. J’ai vraiment l’impression que les supporters ont perdu leur fraîcheur et qu’en prenant les joueurs pour des machines, des personnages numériques de PlayStation, ils se sont éloignés des réalités du football, un jeu pratiqué par des humains malheureusement pas beaucoup plus parfaits qu’eux.
Et il arrive par ailleurs que l’adversaire se soit bien préparé pour déjouer tous tes plans, et faire une perf’ dans notre beau stade plein. Même quand il n’est guère porteur du prestige que tu t’attribues un peu trop facilement.
Toi aussi, reprends-toi, supporter.trice !
Ci-dessous, le lien vers mon billet à chaud sorti au coup de sifflet final :
https://homemarseille.blogspot.com/2023/09/lom-ne-tranche-pas.html?m=1
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
 
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