Nous y voilà mes chers amis.
La rumeur était bonne. Elle se devinait en filigrane ces derniers temps dans le comportement des joueurs, à de petits signes imperceptibles qui annonçaient un changement futur. Si par exemple vous vous demandiez pourquoi McCourt ne venait pas, la nouvelle d’hier pourrait constituer une réponse. Tudor arrête.
On nous a présenté cette décision comme unilatérale mais rien ne nous empêche d’imaginer que c’est le duo Longoria-Ribalta qui aurait mis fin à l’expérience, ce que je ne crois pas, ou bien qu’il était conclu dès le départ de la collaboration entre le Croate et l’OM un accord pour qu’elle s’arrêtât dès la fin de la saison. Au fond, rien ne sert de se prendre la tête avec ça puisque nous n’y pouvons rien et que nous sommes assez divisés au moment d’apprécier la saison de notre club et particulièrement celle du coach.
L’OM est sur le podium mais à une place inférieure à celle de la saison passée, une place non qualificative directement pour la Ligue des Champions telle que l’avait atteinte Sampaoli pourtant gêné aux entournures par les rencontres du jeudi de la Ligue Conférence où il avait amené l’OM aux portes de la finale. Une 3e place qui posera des problèmes d’organisation pour préparer l’équipe et pour recruter.
« Je laisse le club dans un meilleur état… »
Celui qui est encore l’entraîneur jusqu’à la fin du prochain et dernier match qui attend les olympiens à Ajaccio, s’est fendu d’une formule qui nous a surpris : « Je laisse le club dans un meilleur état que quand je suis arrivé… ». Nous pouvons penser qu’elle ne s’adressait pas à nous mais plutôt au monde du football et aux potentiels employeurs de Tudor qui se montreront moins à cheval que nous sur les faits.
Il est complexe d’évaluer le passage de l’ex-défenseur de la Juve car il a fait atteindre par séquence à ses joueurs une sorte de football total qui nous a séduits, certes, mais qui ne s’est pas assez vu à domicile, ne s’est pas maintenu de manière assez constante sur la durée, et qui s’est délité dans des moments-clés qu’il convenait de mieux négocier.
À la décharge de Tudor, je relève que ce football d’aujourd’hui basé sur le physique, la multiplicité des courses à haute intensité, la puissance et l’organisation, n’ont de chances de s’imposer dans la durée qu’à la condition d’un groupe réellement étoffé sur les plans qualitatifs et quantitatifs, doté d’un niveau technique et créatif très relevé. N’est pas Manchester City et Guardiola qui veut.
Je fais partie de ceux qui admettent le départ du coach mais je dois m’avouer tracassé par la situation de l’Olympique de Marseille.
Nous repartons dès aujourd’hui d’une page blanche.
Déjà des pistes ?
Longoria et Ribalta n’ont annoncé personne mais on se doute bien qu’ils ont déjà envoyé quelques hameçons, cerné des profils. Ils ne manqueront pas de candidats, mais ils ont la capacité à désigner le plus apte à remplir leurs critères, lesquels sont-ils précisément, c’est toute la question. Il n’échappe à personne que la composition du futur groupe sera conditionnée par le nom du nouvel entraîneur et surtout par sa philosophie de jeu, ce qui nécessite de le choisir vite.
La situation actuelle semble meilleure que celle de la saison dernière avec un départ de Sampaoli annoncé juste avant la reprise et alors que la campagne d’abonnement était terminée. Le duo qui préside aux destinées de l’OM aura un peu plus de temps pour arrêter son choix mais à supposer que l’hypothèse émise plus haut selon laquelle la collaboration de Tudor était prévue pour un an dès le départ soit réelle, on pourrait logiquement supposer qu’ils sont assez avancés dans leurs travaux.
Un drôle de projet !
Reste qu’en tant que supporter, je serais pour une stratégie classique à moyen terme, soit la mise au point d’une équipe par un coach chargé d’un vrai projet, renouvelée et améliorée par tiers chaque saison avec une progression constante dans les résultats et de vraies ambitions, plutôt que pour cette vision à caractère surtout financier, sans autre but qu’engranger les subsides de la Ligue des Champions chaque saison, avec de nombreux mouvements de joueurs en fin d’exercice jusqu’à l’obtention de la bonne martingale, une sorte de combinaison magique de la St Glinglin. Cette deuxième façon de gérer qui prend les supporters pour des couillons ne me convient guère, j’ai du mal à admettre qu’on n’y vise ni atteigne ainsi aucun titre.
Devant la valse des joueurs qui s’annonce je veux avouer ici toute ma perplexité pour définir ma conduite. Est-ce que j’ai vraiment envie d’envoyer plus de 425€ d’abo à Ganay s’il n’y a pas d’autre objectif pour le club que viser éternellement au mieux la 2e place. Dois-je m’investir comme je le fais depuis des années si l’OM n’est plus qu’une forme de Disneyland, une sorte de paradis du supporter où les prestations les plus réussies sont les tifos du Vélodrome.
Je demande solennellement à Frank McCourt et à Pablo Longoria de ne pas s’amuser à faire de l’Olympique de Marseille un faux club aux vrais tifos où seuls les agents empocheraient les meilleurs subsides. Ce qui valait pour Jacques-Henri Eyraud vaut pour Longoria. L’OM doit être autre chose qu’une simple entreprise de divertissement.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
