vendredi 26 mai 2023

C’EST QUOI LE PROJET, MAINTENANT ?

 La fête des 30 ans du 26 mai 93 est finie. Elle fût magnifique au vu des images qui ont fait le tour des réseaux de la Terre. J’ai choisi de rester tranquilou à la maison mais fus ravi de voir comment la jeunesse marseillaise avec les clubs de supporters et la complicité de la mairie s’est appropriée l’événement. C’était beau, joyeux, sincère, plein de cœur, de bleu et blanc et surtout, de feu. Cela restera un moment mémorable dans l’histoire du supporterisme.

Les supporters à défaut des joueurs actuels ont fait une nouvelle fois la preuve, s’il en était encore besoin, que Marseille est une des places fortes du football mondial.


Le championnat français de Ligue 1 2022-2023 se poursuit quant à lui ce soir mais il a pour l’OM ce goût amer des plats un peu ratés. Je le confiais à l’issue de l’antépénultième journée, cette défaite à Lille m’a beaucoup affecté et j’ai très envie de bouder cet ensemble olympien qui avait largement les moyens de faire mieux. Pas sûr que je me rende au stade ce soir, pas le coeur à ça.


Nous sommes forcément partagés sur le jugement définitif à porter sur la saison et sur la performance globale de Tudor et de ses hommes. Finir sur le podium, convenons-en, est un objectif que le club est loin d'avoir souvent atteint depuis 30 ans. Mais nous ne devons jamais nous départir non plus de l’exigence qu’il affiche des progrès constants de saison en saison jusqu’à l’atteinte d’un titre ou d’une épopée. Or, de cela nous n’avons rien eu, à part des espoirs déçus.


Certains émettaient de fortes critiques vis à vis de Sampaoli en raison de son jeu trop axé sur la possession, mais il avait fini à la 2e place, ce qui a peu de chance de se produire pour Tudor. La probabilité de voir Ajaccio répéter à Lens l’exploit qu’il sut accomplir au Vélodrome est quasi-nulle, même si en football… ok, on connaît la chanson. Les Lensois sont plus consciencieux que nos joueurs. Mais Sampaoli qui avait fini sur le fil lors de la dernière journée dans cette position qui ouvre un accès direct à la Ligue des Champions, avait aussi eu la Ligue Conférence à gérer jusqu’à la demi-finale, ce qui n’est pas rien. Tudor délesté avant les fêtes de la Ligue des Champions et de toute coupe européenne ne pourra pas se plaindre de la fatigue et d’un effectif limité pour pallier à toutes les échéances.


Certains évoqueront le nombre record de points. Oui, bravo Tudor et les joueurs, mais c’est au moins la 2e place qu’on voulait, ou bien la Coupe de France ou une épopée continentale. Au lieu de cela, ce sera une préparation tronquée pour jouer le tour préliminaire et le barrage, puis un recrutement plus délicat. Alors, oui… cet effectif pouvait mieux faire mais il a raté des moments-clés. Je suis arrivé à la conclusion que si Tudor avait mieux appréhendé le championnat de France, s’il y avait eu dans son staff un français compétent pour le briefer nous aurions connu un meilleur sort.


Le jeu de Tudor n’a plus de secret pour nous désormais. Il a montré parfois son efficacité et nous n’ignorons pas que le stade a souvent été plein grâce à lui, ce sera encore le cas ce soir pour la dernière à la maison, devant des brestois assurés de garder leur place dans l’élite et prêts pour un match de gala, mais cela me gave quand même qu’on se focalise trop sur les fameux 120 kilomètres que doit parcourir une équipe pour être performante. C’est bien beau une équipe qui court, mais c’est mieux quand elle maîtrise le ballon et qu’elle maintient un haut niveau d’inspiration et de créativité. C’est cet équilibre que je voudrais retrouver. Qu’on parle autant de ballon que de performance athlétique avec le croate.


Mais aux dernières nouvelles, Tudor serait sur le départ, dans l’attente d’une proposition de la Juve qu’il ne laisserait pas passer. Nous verrons bien. Nous ne serions pas de toute façon assurés s’il restait de le voir amener l’équipe un cran au-dessus de celle-ci. Des entraîneurs, il y en a et je ne doute pas que Pablo Longoria saura en dénicher un inattendu. Mais du coup, j’ai envie de me tourner vers le jeune président espagnol de l’OM pour lui demander : Mais enfin, c’est quoi le projet maintenant ?


La folle soirée d’hier pour fêter le 30e anniversaire d’un titre majeur indique à quel point nous sommes frustrés, et notre jeunesse particulièrement, devant l’absence de titres. Nous voulons voir l’OM franchir allègrement quatre à quatre les marches de la hiérarchie européenne. Ce qu’il s’est passé hier sur le Vieux-Port démontre à quel point nous méritons mieux. Tapie, lui, savait renouveler une équipe pour à chaque fois l’améliorer sur le papier et dans ses performances. Certes, les temps ont changé, mais Longoria, Ribalta, McCourt… va falloir vite monter le niveau. Bougez-vous, sinon ce sera la régression.


En parlant de régression, j’ai passé une excellente nuit en pensant à la grande et terrible souffrance des supporters de Bordeaux qui ont vu hier leur équipe rester en Ligue 2.


Vive le grand Roger Magnusson !

Thierry B. Audibert

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