Gasset l’avait dit d’entrée dans sa première conf’ de presse, t’en souviens-tu ? : « Dimanche soir, dans deux matchs, peut-être que tout ira bien ». Comment ne pas se le souhaiter à tous, lectrice, lecteur, mon frère, ma sœur ?
Le football se joue dans la tête la plupart du temps. On ne se répétera jamais assez que l’OM de 93 était en tout point inférieur au Milan AC, d’ailleurs ça s’est vu, mais les Olympiens ce jour-là voulaient gagner encore plus que leurs adversaires.
Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant sont en train de persuader le groupe qu’ils n’ont qu’à s’affirmer en élevant leur propre niveau d’exigence envers eux-mêmes. On a vu le collectif monter doucement en puissance contre le Shaktar. Ce changement se déroule sous nos yeux et c’est passionnant.
Il est encore tôt pour charger ce petit monde du poids de toutes nos attentes. C’est à lui de nous montrer qu’on peut compter sur lui. Les deux vieux coachs sont peut-être en train de réussir à remettre chaque joueur en phase avec lui-même. Encore une fois, cela n’a l’air de rien mais c’est pourtant fondamental, c’est la base d’un sport collectif. Certains supporters en était arrivés à penser que les joueurs manquaient de talent, qu’ils ne pourraient jamais amener le club très haut, qu’ils étaient même indignes de ce dernier.
Je note avec grand plaisir que beaucoup de ceux qui pensaient que Longoria avait nommé deux vieillards sur le banc sont en train de retourner leur veste. Les supporters ont compris la sincérité de Gasset, son authenticité sans fard. Et ils vont se rendre compte de sa connaissance du foot.
Ce soir, Clauss sera suspendu mais Gasset va trouver une solution. Il a aussi montré toute sa personnalité en exigeant que Pape Gueye soit exploitable au-delà d’une prolongation qui ne viendra jamais. Il est en train de réintroduire de la justice et de l’égalité dans la vie olympienne, des choses que les joueurs souhaitent au fond d’eux-mêmes.
Ce que nous amène de plus fort ce changement de coach est que nous arrivons au stade avec l’idée, la possibilité d’être surpris, que penser à la victoire ne nous est pas totalement interdit. Alors qu’avec Gattuso c’était réglé, cousu de fil blanc… nous venions voir l’OM se planter. Là, nous recommençons à croire la victoire possible. C’est déjà beaucoup et ça me suffit !
Si tu nous enlèves le plaisir d’y croire alors nous perdons 90% de l’intérêt d’être supporter. On sait que la prestation olympienne sera sans doute imparfaite, qu’il y aura des imprécisions techniques, de mauvais choix, l’arbitrage et la VAR contre nous, mais si les joueurs se sont enfin regardés dans une glace en se disant qu’il fallait désormais tout donner, alors la promesse du combat suffit à notre motivation.
Je n’en dirai pas plus. Il faut battre Montpellier, l’équipe de Der Zakarian, le marseillais qui va nous gonfler à se plaindre sur chaque faute sifflée contre ses joueurs.
Disons-nous comme Gasset que ce soir tout ira mieux.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
 
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