Les amis… j’arrête !
Stop !
Voici une décision mûrement réfléchie couvée depuis un moment.
J’arrête les billets d’avant-match… les billets d’après-match à chaud et je veux me décoller un peu de l’OM et de son quotidien tweetophage..
Je m’imaginais tenir jusqu’à la fin de la saison, histoire que ce soit… que ce soit rien du tout en fait… le plaisir n’est plus là, donc baraque.
J’ai commencé un blog au début de 2010 en pleine saison, en prenant conscience que cela faisait déjà 40 ans que je suivais ce club, je peux fermer boutique avant que la présente ne se termine bientôt et alors que l’OM ne jouera peut-être plus rien. Mais je me suis régalé pendant 14 ans.
Depuis des années, l’intérêt des internautes pour des textes qui dépassent les 240 caractères ne cesse de baisser. Ne restait plus que les anciens comme moi, prêts à passer deux minutes sur une forme qui excède les 30 lignes mais même chez eux la pratique diminue. Comment le leur reprocher ? Moi-même je ne lis désormais qu’en diagonale les articles de La Provence concernant l’OM… quand je les lis, et surtout je ne lis plus dégun non plus.
Nous sommes dans une époque où on ne parcourt plus que les titres, où les nuances sont évitées où un tweet tient lieu d’article. J’ai toujours dit que même pour deux lecteurs, je continuerai d’écrire tant que j’y trouverais du plaisir. Mais là je n’en ai plus un gramme. Il fallait bien que cela arrive.
Les choses seraient-elles différentes si l’OM marchait mieux ? Je ne le crois pas.
Est-ce que c’est ma passion pour l’OM qui a pris un coup sur la tête ? Pas sûr !
Est-que je me sens noyé, étourdi par le brouhaha autour de l’OM avec les vidéos, les space, les tweets, les groupes facebook que plein de sites et d’individus multiplient, et alors même que je ne leur prête que peu d’attention ? Je gère facilement tout ça ! Et je ne vais quand même pas me plaindre que soit advenu ce moment que par le passé j’ai appelé de tous mes voeux, que les supporters créent leurs propres médias pour discourir sur l’OM afin d’affaiblir ceux qui parlent à partir de Paris auxquels je n’ai jamais accordé la moindre légitimité et qu’il faut s’efforcer d’ignorer.
Je veux me placer un peu plus à distance, me sentir moins concerné, reprendre du temps, sans m’interdire non plus d’écrire si j’ai ponctuellement des choses pas trop redondantes à dire sur l’OM ou le foot.
J’arrête parce que je voudrais donner la priorité au théâtre où je placerai bientôt, si tout va bien, des enjeux ambitieux, à mon échelle, n’y voyez aucune mauvaise prétention. J’ai beaucoup de textes à apprendre, mais aussi une profession chronophage à exercer pendant quelque temps encore.
J’ai une maison à faire tourner intérieur et extérieur, une femme avec laquelle je ne passe pas assez de temps, des amis que je voudrais voir plus. Je veux avoir la tête disponible pour lire, me nourrir l’esprit, sortir au maximum des polémiques olympiennes dérisoires qui ne sont que des bulles de savon. J’ai pris un grand plaisir idiot à m’y vautrer mais ça commence à me gaver, puis je veux déconner autrement.
Et regarder un peu moins mon putain d’Iphone.
J’arrête aussi parce que je n’aime pas ce que devient le football depuis un certain temps.
La perte de qualité des joueurs me consterne. Le football d’inspiration est mort, celui qui t’éclaire un match sur un geste. J’ai même l’impression que les acteurs ne s’épanouissent plus eux-mêmes à jouer. Leur seul plaisir désormais est dans leurs coiffures, leurs tatouages, leurs fringues et leurs bagnoles. Ce sont des cagoles, des influenceuses, des trompettes la plupart du temps. Le foot, ils s’en carent. J’ai l’impression de payer pour les voir s’emmerder à bosser, ça rappelle trop le boulot. En plus, ça coûte bien cher maintenant par rapport à ce qu’on observe. La qualif’ contre Benfica ne changera pas mon regard. Les efforts des joueurs pendant ce match, c’est dans d’autres moments-clés de la saison que j’aurais voulu aussi les voir, dans la motivation et la concentration.
La Ligue 1 est bidon, la Ligue des Champions se dégrade. Les dirigeants sont pourris, ne parlons même pas de l’arbitrage. Ce grand bazar, cette foire aux égos me filent un tournis agaçant. Je ne distingue aucune perspective d’amélioration à l’horizon.
Mais attention, j’arrête sans amertume, avec un état d’esprit positif concentré sur ce qui vient. J’ai le coeur léger au moment d’écrire.
À l’OM il n’y a plus qu’un projet : organiser le bizness pour nous conserver dans la liste des consommateurs, et l’augmenter. Ce sera désormais : demain on rase gratis. L’histoire, la culture du club passent progressivement à la trappe. Regardez cette bouffe infâme qu’on nous vend au stade, cela en dit long. La coquille olympienne sonne de plus en plus creux. Quand on approche l’oreille on entend seulement notre ferveur… qui maquille le vide.
Du côté des clubs de supporters, il y a des comportements que je ne supporte plus. Contexte marseillais ou pas. Les supporters qui cumulent les cartes en virage pour faire du bizness je les vomis. Les petits traffics autour des places également. Là aussi, on ne fait que maintenir le folklore pour en faire une marchandise à consommer.
Il n’y a plus grand monde de sain parlant avec ses tripes. Souvent du calcul, de la stratégie, du cinéma, du gain misérable à la petite ou à la grosse semaine. Je ne décèle plus grand chose d’authentique dans les expressions des uns ou des autres sinon des postures forcées et grotesques. Je veux me tenir loin de tout ça.
En tout cas, je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui m’ont suivi le plus régulièrement depuis parfois 14 ans, qui ont liké mes productions qui m’ont relayé, qui sont venus commenter sous les textes.
Merci pour votre confiance et pour votre adhésion, ainsi que l’amitié que vous m’avez ainsi manifestée. Vous m’avez souvent porté.
Je me suis régalé en commençant à publier tout seul, puis quand j’ai blogué sur le Phocéen (dans la partie qu’ils avaient aménagée pour ça), puissant site qui permettait des milliers d’affichage et c’était bien aussi par la suite avec la courte mais sympathique aventure de OLYMPIENS, puis avec le FC Marseille, et même quand j’ai publié de nouveau tout seul de mon côté ces derniers mois.
Merci mille fois à toutes et tous, et à très bientôt autrement. Je reste sur X en tout cas… pour l’instant, mais le pied sur le frein.
Jobastres, je vous aime.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
 
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