Je ne commencerai pas ce billet sans remercier une nouvelle fois les lectrices et lecteurs fidèles qui continuent régulièrement de passer par ces lignes. Je répète souvent que la lecture d’un texte un peu long se pratique de moins en moins par nos contemporains, je le déplore mais il m’arrive moi aussi de céder au déchiffrage compulsif de tweets lapidaires qui se chassent les un les autres, dont les auteurs peuvent aisément dire tout et son contraire à quelques heures de distance. Je mesure donc la chance d’avoir des gens qui me suivent à mon petit niveau. Vous suffisez à mon bonheur, merci encore.
Le match à Brest a donc été fatal à Gattuso. Je pense qu’il était temps, comme je le rappelais sur mes réseaux. Je doutais de lui depuis décembre, à une époque où pour certains il était encore incontestable.
C’est Jean-Louis Gasset qui va débarquer à la Commanderie dès aujourd’hui sans doute. Il serait secondé par Ghislain Printant. Deux vieux professionnels complices, deux excellents techniciens, meneurs d’hommes, doublés d’excellents psychologues, deux vieux fusils pour une dernière bataille. J’aime bien l’idée.
Ce sont avant tout des hommes vrais qui ne tricheront pas pour préserver leurs petits intérêts ou leur image. Ils n’ont plus rien à prouver. Ils sont juste là pour prendre leur pied à la tête du plus gros club qu’ils auront eu à coacher dans leur vie. Gasset a certes été l’adjoint de Laurent Blanc à Paris… mais Paris n’a jamais été à proprement parler un grand club, plutôt un magasin pris en gérance par un petit état gazier richissime qui a planté son drapeau sur le comptoir, en attendant de changer de stade. Mais Gasset, c’est aussi les meilleures aventures de Luis Fernandez entraineur puisqu’il fut aussi son adjoint.
Je n’ai pas aimé du tout ce que j’ai lu sur les réseaux sociaux au sujet de l’âge des capitaines. Comme si le poids des années était systématiquement une promesse d’échec, quand le seul trophée européen du club fut conquis par Raymond Goethals, un entraîneur de 72 ans rempli d’une telle passion de son métier qu’aucun jeune d’aujourd’hui ne saura jamais atteindre.
Les deux coachs identifieront peut-être très vite les encrassures perturbatrices qui se sont déposées sur le cerveau des joueurs. Il s’agit de repositionner, de reconnecter un groupe au plaisir du jeu, à l’envie de prendre des risques, à synchroniser et cimenter les intentions. Remettre tout ça en musique.
Le club tangue dangereusement. Qui le dirige ? La question vaut d’être posée.
McCourt joue à l’homme invisible comme le rappelle l’excellent 1899 de cette semaine. Longoria, le président sent peser sur lui le poids de choix qui se révèlent pour l’instant hasardeux. On se demande si le club n’est pas dirigé de fait par Tessier le directeur général. Quant à Benatia, il s’est suicidé médiatiquement avec ses déclarations de dimanche, non seulement au sujet de Clauss, sur lequel il aurait mieux fait de garder le silence, cela lui aurait évité de se faire brancher par l’UNFP, mais aussi au sujet de Gattuso qu’il envisageait à la tête d’un projet sur 3 ans.
Les jours qui viennent restent passionnants. Que va donner ce changement ? Deux vieux entraîneurs français au passé de joueur plutôt pâle en rapport de celui de leur prédécesseur, dameront-ils le pion à un mec qui a tout gagné avec le Milan AC et la Squadra Azzura ? Nous aurons une première réponse jeudi soir, en espérant assister à un nouveau départ.
Nous serons sûrement très nombreux au stade.
Henri-Frédéric Blanc écrit dans Le Livre de Jobi, l’un de ses livres-cultes : « Les marseillais sont des travailleurs amateurs mais des curieux professionnels ». C’est avec une grande curiosité que nous attendons désormais la suite. À jeudi.
Cet épisode n’est qu’une nouvelle péripétie pour le club, dans une histoire qui en compte d’innombrables autres. Rien de neuf donc sous le soleil de Marseille.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
 
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