Parmi les phrases qui ont été rapportées de la terrible réunion entre la direction de l’OM et les associations de supporters, il y a celle-ci : « On ne voit jamais le ballon… ». De toutes les outrances proférées ce soir-là, c’est sans doute la pire de toutes car elle était très exagérée, mais alors que Marcelino, entraîneur de l’OM jusque-là, a quitté sa place en raison même de cette réunion, nous n’avons vraiment pas vu le ballon ce soir à Paris contre l’équipe du Qatar. Quelle ironie !
Parce que je n’hésite pas à le dire, si l’équipe avait conservé son entraîneur, si elle avait été préservée de ce qu’on peut maintenant qualifier de folie du pouvoir de la part d’un président d’association qui a gravement dérapé, elle aurait peut-être mieux tenu son rang. Car elle serait arrivée sur la pelouse du Parc des Princes avec des repères et qu’il est évident qu’elle n’en a plus.
Car au XXIe siècle, on ne peut plus considérer qu’on peut entraîner comme au temps de Papy : « Voilà, toi tu vas là, toi quand tu as le ballon tu le donnes tout de suite à lui. Mettez-vous pas trop haut mais aussi pas trop bas, et jouer avec vos couilles à la main, je veux des hommes… ».
Une équipe de football aujourd’hui c’est comme une Formule 1. Un boulon invisible mal serré et il y a un problème. Il y a une structure, une architecture. Tout s’assemble patiemment avec le savoir-faire de l’artisan. Il faut du temps. Entraîner c’est un métier. Ça ne s’improvise pas.
Dans ces conditions, j’avais pronostiqué le 4-0 dès jeudi soir quand m’a sauté aux yeux le jeu déliquescent de l’OM, quand j’ai vu les joueurs pratiquer leur métier comme leurs grand-pères.
Il y a dans la défaite de ce soir une part pour l’écart de budget entre les deux équipes, une part dans le manque de caractère des joueurs, il faut accorder la sienne à Longoria mais la plus grosse part est pour les associations de supporters qui ont tout foutu par-terre, comme des minots gâtés cassent un jouet, ce qui était en train de se construire.
Ce soir, nous savons que nous n’avons plus aucune chance de voir repartir notre saison avant la trêve hivernale, à moins que Longoria ne mette la main sur un sorcier du football, mais ne rêvons pas.
Ne rêvons plus pour cette saison.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
 
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