Ami.e supportrice, supporter, mes respects du jour à toi qui restes fidèle au blog à l’ancienne. Ça te prend un poil plus de temps et de concentration qu’une brève vidéo que tu peux regarder, ou seulement écouter, en faisant autre chose.
Lire fait un peu chier tout le monde maintenant. Moi aussi je lis de moins en moins, même les articles sur l’OM de La Provence, je les survole depuis quelque temps. Ce n’est pas leur qualité qui est en question, c’est cette drôle d’époque de technologie et de multiplicité d’infos.
Tu l’as constaté jeudi, le match de l’OM à Brighton m’a énervé. Je ne supporte plus d’être si près du but parfois et de tout perdre par manque de ceci ou de cela.
Pour moi, les joueurs sont coupables d’avoir progressivement baissé les bras, ou écarté les jambes si on veut être plus mordant. Coupables d’avoir accepté la domination sans lutter pour contrarier les plans anglais. Pour les stresser. Non, on leur a laissé croire que s’ils appuyaient jusqu’au bout ils seraient récompensés. On leur a donné le moral. Par notre langage de jeu on leur a assuré qu’ils pouvaient continuer tranquille.
Alors je te connais, tu vas me dire que Brighton était plus fort, qu’on est juste à notre place, qu’on est qualifiés pour les 1/16e. Je te réponds volontiers que non, Brighton n’était pas plus fort. Tous nos joueurs, à part Ounahi très mauvais sur ce match, pouvaient jouer en face.
La grande différence est que cette équipe sait ce qu’elle a à faire, sait où elle va, elle a travaillé pour cela. Elle a répété ses gestes. Il n’y a pas d’incertitude technique, de doute sur le placement du coéquipier. Il y a une philosophie de jeu, une réflexion individuelle et collective, une confiance inébranlable (elle donne d’autant plus cette impression si tu ne fais rien pour la contrarier à part de la freiner). Tout ce que nos joueurs n’ont pas appris à faire. Ils savent si on les fait bosser et s’ils ont la bonne mentalité.
Nous n’avons montré jeudi qu’une trompeuse solidité défensive, reposant pour beaucoup sur les trois de derrière et les poings de Lopez, mais aussi et surtout les maladresses des joueurs de De Zerbi. Pour le reste nous avons été d’une nullité vertigineuse malgré la transversale et le poteau.
Le plus incroyable est que si nous battons Clermont en fin de ce dimanche que je vous souhaite excellent, nous reviendrons à une distance intéressante de nos devanciers, alors qu’aucun de nos problèmes actuels ne sera réglé.
Il y a une chose qui commence à m’intriguer. C’est l’apport de Gattuso sur cette équipe. Il n’a pas choisi les joueurs ni effectué la préparation. Entre les matchs rapprochés et les trêves internationales, il n’a guère eu de temps de travailler avec le groupe, d’autant moins si on y rajoute les blessés et les suspendus.
On ne peut pas encore vraiment le juger mais je ne vois pas grand chose de consistant qui me laisserait entrevoir sa patte, ne serait-ce qu’en partie. Je ne vois pas cet homme en situation de donner des certitudes à ses joueurs. De la force… peut-être, quelques repères, oui… mais j’observe les joueurs encore pas mal livrés à eux-mêmes. Il les pousse, leur gueule dessus, on lit souvent de l’inquiétude dans ses yeux malgré tout le courage qu’on lui prête encore en souvenir de sa carrière de joueur.
Il faudra de toute façon attendre la moitié de la prochaine mi-saison, après la trêve hivernale pour juger le bonhomme. Je m’autorise désormais à me poser des questions, cela dit en dehors de toute considération tactiques. Le doute, je dis bien le doute, pas la remise en question, est pour moi de mise désormais quant au coach de l’OM.
Il a toutefois raison d’insister pour que ses joueurs jouent à leur maxi cet après-midi. Il n’y a plus de petites équipes, et nous sommes de plus en plus amenés, et ça me tue, à admettre que nous n’en sommes malheureusement plus une grande.
Vive le grand Roger Magnusson
Thierry B. Audibert