Nous étions hier à l’église du quartier de Ste Marguerite pour dire un dernier adieu à François Bracci dit le grand Tchoi.
Nous étions là par fidélité, pour la Mémoire, pour l’idée que nous nous faisons de la Culture Olympienne à Marseille. Nous étions là pour la trace qu’il a laissée dans nos yeux sur le terrain avec le maillot blanc sur le dos, avec son allure étirée, légère, la longueur de ses foulées sur le côté gauche, son application sur les contrôles, sa pugnacité dans les duels aériens, sa vision du jeu, sa qualité de relance quand il fût placé en défense centrale.
Nous nous souvenions de sa présence dans le groupe champion de France en 1972, de la victoire en Coupe de France en 1976, la remontée capitale en D1 en 1984 qui préparait le terrain pour l’arrivée de Tapie.
Il y avait quelques membres de l’équipe des Minots, mais aussi Robert Buigues, Marius Trésor, également Jean Tigana, Manuel Amoros.
Pablo Longoria présent
La famille de François Bracci, les ex-joueurs et amis, les supporters ont fortement apprécié l’arrivée de Pablo Longoria sur le parvis de l’église.
J’étais pas loin quand Pablo a remis un paquet à la fille aînée de Tchoi. Un paquet contenant un maillot de l’OM floqué à son nom et portant le numéro 343 correspondant au nombre de matchs où il porta la cape blanche, ce qui le met à la 3e place dans toute l’Histoire du club. Sa fille a expliqué au président de l’OM son plaisir de recevoir ce présent, lui confiant à quel point, jusqu’au bout, Bracci avait fait part de son amour pour le club et pour ses couleurs.
Les Minots autour du cercueil
Ce fût dans l’église un premier moment fort quand le curé a appelé les membres des Minots à venir poser ce maillot sur l’immense cercueil de Tchoi. Jean-Charles De Bono, Roland Gransart, Gérard Gili, Michel Flos, Marcel De Falco, Jeannot Francini sont alors venus se placer autour de leur ex-coéquipier et l’émotion nous a saisis.
Alain Pécheral, ancien journaliste du Provençal et grand historien de l’OM, a ensuite retracé tout le parcours de François avec lequel, il y a encore trois semaines, il rigolait en évoquant l’histoire rocambolesque des maillots du troisième match de l’Équipe de France, à la Coupe du Monde en Argentine, match dans lequel il était titulaire, ce qui nous avait rendu tous fiers à Marseille.
Honneur à la Vieille Garde du CU84
Les membres de la Vieille Garde, noyau fondateur du Commando Ultra 84, pionniers du mouvement Ultra en France, plus en charge du CU mais toujours attachés au respect de l’histoire et de la mémoire olympienne avaient déployé une grande banderole : Adieu Tchoi. Ils avaient également fait faire une couronne. Il faut saluer cette initiative car je n’ai vu personne d’autre de lié à une association de supporters, en dehors de Manitou, fondateur des Fanatics. Ils furent chaleureusement remerciés par la famille et les amis de Bracci.
Je me suis échappé pendant la lecture des épisodes bibliques qui terminent généralement une messe d’enterrement pour laisser quelques mots sur le Livre d’Or à l’entrée de l’église et sur lequel personne n’avait encore osé écrire. Un texte qui ressemble un peu à celui-ci, je sais plus trop, j’ai oublié de le photographier pour en garder une trace. J’y rappelle ce souvenir inoubliable de François Bracci finissant pieds nus et en slip sur la pelouse du Vélodrome pendant le tour d’honneur pour fêter la remontée en 1984, il avait envoyé aux supporters chaussures, chaussettes, short, maillot, preuve de son attachement. En capitaine qu’il était, il avait lancé le mouvement que seuls quelques coéquipiers avaient osé suivre. Inoubliable preuve de générosité !
Un grand souvenir personnel
Et j’ai profité de ce texte pour remercier Tchoi du grand moment d’extase qu’il m’avait permis de connaître alors que je n’avais pas 15 ans.
Venu au Vélodrome assister à un entraînement des pros en 1976, alors que je me tenais dans l’encadrement de la porte ouverte qui donnait sur le terrain, il avait repéré que je bavais d’aller sur la moitié sud de la pelouse pour récupérer tous les ballons sortis en touche au cours de l’opposition organisée par Jules Zvunka sur le côté nord, poli et timide je m’interdisais de le faire. Je revois encore le regard de Bracci se poser sur moi et j’entends sa voix me demander de ramener tous ces ballons et de les partager par moitié derrière chaque cage. Ma course sur la pelouse du Vélodrome, cette pelouse sacrée où j’avais si souvent vu les plus grands, Magnusson, Skoblar, et même Johan Cruyff un soir d’OM-Ajax, est gravée dans ma mémoire à vie.
Tchoi, merci pour l’éternité.
Vive la mémoire du grand François Bracci.
Thierry B. Audibert

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