Ami lecteur supporter, amie lectrice supportrice, je te salue
Je te salue avec grande tristesse avant de t’informer qu’à l’exemple des 4 personnes de la tête dirigeante de l’OM, je préfère me mettre en retrait moi aussi pour ce matin.
Ceci ne sera donc pas un billet d’avant-match comme il aurait dû l’être, même si les miens ne sont jamais fouillés, documentés car en vieillissant je vais à l’essentiel, je ne regarde que l’OM et du reste je m’en contrefous. L’adversaire, finalement je préfère le découvrir au moment du match. De toute façon, je n’ai qu’une envie, voir l’OM gagner et mesurer la place que va prendre la rencontre dans ma vie, la trace qu’elle y laissera, ainsi que dans l’histoire du club.
Quand je me rends au Stade, c’est pareil. C’est uniquement pour l’OM. J’adore le terrain, le tracé du football, mon Stade. Les tifos j’aime bien, je m’adapte, mais au fond, pour moi ils sont secondaires. S’il faut participer je suis là, pas de problème, je joue le jeu par respect pour ceux qui ont bossé dessus, je tends volontiers et sans rechigner mon carré de carton coloré. Je suis fier des très gros tifos sur tout le stade qui ont été réalisés, ça oui.
Mais je promets que jamais je ne suis allé au Stade en me préoccupant des tifos prévus ce jour-là. Et nous sommes un paquet ainsi, même si je sais qu’un certain pourcentage des « fans » qui épisodiquement garnissent le stade désormais y viennent pour vivre cette ambiance du vélodrome et de ses tifos.
Je dis tout ça pour situer à peu près la considération que j’ai pour les associations de supporters. Je respecte mais je m’en fous. Bien sûr je suis convaincu qu’il faut des chants et qu’il vaut mieux qu’ils soient coordonnés dans un stade, et c’est tant mieux si certains éprouvent le besoin de chanter pendant tout le match. On est pas obligés de faire comme eux même dans un virage. Je suis né au Vélodrome quand les Ultras n’existaient pas et il y avait déjà de grosses ambiances. Je sais ce qu’ils apportent et ont apporté au spectacle du foot mais il n’y a pour moi qu’un spectacle au stade, celui que les joueurs donnent sur le terrain. Des joueurs choisis par un président et un directeur sportif.
Lundi soir, les principaux responsables de ces associations de supporters ont dit leurs quatre vérités au staff directeur olympien de manière fort véhémente. Ils ont par la même occasion provoqué un seisme alors que l’OM s’était redressé sous l’action des dirigeants auxquels il a été commandé de se casser et de préparer leurs valises, ce qu’il est probable de les voir faire dans les jours qui viennent. Des créateurs de tifos, des ambianceurs, ont provoqué une grave crise illégitime de gouvernance au sommet de l’un des plus grands clubs d’Europe.
À la lecture de La Provence de ce matin et des terribles confessions de Pablo Longoria, président espagnol de l’OM qui se sent isolé plus que jamais, on voit se dessiner ce que je savais, c’était dans mon billet d’hier, il y a les associations de supporters et les liens avec certaines personnes en interne qui les utilisent.
Mais les déclencheurs de tout ce merdier ont bien été lundi les leaders des associations de supporters.
Ont-ils ces messieurs des dossiers lourds à présenter qui justifieraient ces interpellations énergiques aux vertus et intentions terrorisantes, vociférées aux membres de la direction olympienne ? Ils affirment que oui mais on attend toujours qu’ils les présentent. Si dans les jours qui viennent nous les observions dans l’impossibilité de légitimer leurs terribles propos à l’égard du jeune président meurtri, alors plus que jamais nous serions tentés de continuer de prendre nos distances avec eux. Comment pourrions nous dans ce cas continuer de les prendre au sérieux ? Comment dans ce cas continuer à jouer le jeu d’une ambiance merveilleuse et unitaire dont les instigateurs fomenteraient en coulisses des actes répugnants pour faire pression et contraindre les représentants légitimes de l’actionnaire, et peut-être au passage tirer quelques subsides pour leurs propres intérêts au-delà de la rente des cartes d’abonnement ?
À eux de se défendre désormais, avec de solides arguments car les tifos perdraient désormais sacrément de leur éclat si ceux qui président à leur création n’étaient pas en mesure de nous faire comprendre ce qu’il leur a pris lundi soir pour sortir des horreurs aux seuls vrais représentants du club.
Ce soir il y a donc un match. J’ignore dans quelle disposition je vais le regarder, car les joueurs doivent forcément le jouer. N’avez-vous pas cette impression vous aussi qu’on vous a volé votre émotion ? Que pensera-t-on demain des associations de supporters si le club devait à nouveau se retrouver par terre à la suite de cet épisode ? Que ce sont des fabricants ou des voleurs d’émotion ?
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire