Cela fait plus de 52 ans que je viens au Stade Vélodrome. Jamais, je dis bien jamais, je n’ai eu envie de partir à la mi-temps d’un match. Si je ne l’ai pas fait hier, alors que j’annonçais que l’OM allait perdre cette rencontre (0-0 à la mi-temps) c’est parce que je me suis amusé à laisser le choix à mes amis de Twitter de décider si je restais ou pas. 42 votants sur les 5 minutes que j’avais programmées, une forte majorité pour prolonger ma présence dégoûtée, mais je n’ai pas été au-delà de l’ouverture du score par les Brestois, j’étais dehors bien avant l’égalisation par l’OM et je n’étais pas le seul.
Je ne suis jamais parti avant, sauf peut-être une fois parce que ma femme avait un gros problème (je sais plus lequel), même pas pour arriver plus vite au métro ou à la voiture, même pas parce qu’on perdait. Jamais.
Il ne faut pas faire semblant d’être supporter quand ta propre équipe s’emmerde sur le terrain.
Les Olympiens n’y sont plus. Le collectif s’est littéralement disloqué. Un peu de jeu autour du ballon mais plus l’ombre d’une idée, d’une inspiration. Nous n’avons eu que la médiocre récitation d’un morne football par des cancres de fin d’année dont la cohésion faisait presque peine à voir. Et il ne faut pas se voiler la face, ce que nous avons un peu fait les uns et les autres, ça commençait à sentir le moisi depuis un moment.
Contraste choquant avec la fête aux héros de 93, ces seigneurs qui en leur temps remportèrent toutes les guerres, notamment avec ce tifo géant extraordinairement beau et puissant, les images sont saisissantes, auquel c’est une fierté d’avoir participé, d’être un parmi cette multitude graphique.
Je serais joueur, j’aurais honte. Je donnerais la moitié de mon salaire aux associations de supporters pour me faire pardonner. Je me mettrais au fond d’un grand trou pendant trois jours.
Vous comprendrez bien qu’après ça je ne commente pas plus ce que j’ai vu.
Moi aussi je commence à m’inquiéter au sujet de Vitinha. Je me demande si Pablo ne s’est pas fait enfler gravement pour la première fois de sa vie. Si c’est la timidité qui inhibe ce jeune joueur, il va falloir qu’il trouve le chemin du caractère et qu’il s’impose vite aussi bien sur le plan physique que technique parce qu’il pèche dans les deux domaines en plus de sa faiblesse mentale. De quoi désorienter ses coéquipiers, lesquels hier au soir ne valaient guère mieux.
Nos regards se tournent désormais vers la Direction de l’Olympique de Marseille. Qu’est-ce qu’on fait Pablo ? Qu’est-ce qu’on fait McCourt ? C’est quoi le projet ? S’améliorer encore et toujours ou bien faire juste ce qu’il faut pour sauver les apparences, juste pour que tourne le binz, le club comme une usine à couillons que nous sommes ?
Si le cas Tudor semble réglé, à mon avis ce sera un départ, et ce n’est pas plus mal, il va falloir très vite énoncer clairement les prochaines étapes en vue de repartir. Et si on devait juste se focaliser sur ce qu’on a vu sur le terrain hier au soir, on ne retiendrait pas grand monde. J’ai peur pour l’avenir immédiat.
Bien sûr que je jette le bébé avec l’eau du bain et qu’il va falloir laisser refroidir tout ça pour l’examiner à tête reposée, ce moment va venir. S’il ne faut pas s’interdire d’étaler sa frustration, il faut s’efforcer par contre d’en faire quelque chose,
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire