L’OM a presque grillé ce soir un Joker de manière fort bizarre dans un match un peu fada dans lequel ils ont mené 2-0 en infériorité numérique avant de se faire rejoindre dans les dernières minutes.
Que doit faire un défenseur qui voit partir un attaquant seul vers son gardien et risquant d’ouvrir la marque. Quel était le pourcentage de réussite de Diallo à ce moment précis, à cet endroit, d’ouvrir la marque. Balerdi n’avait-il pas la possibilité de revenir pour gêner le strasbourgeois, sans compter ce qu’aurait peut-être pu réaliser Pau Lopez derrière ? Et sachant que nous n’étions alors qu’à la 28e minute, vaut-il mieux prendre le risque d’encaisser un but et de rester à 11 pour se donner les meilleures chances de revenir, ou bien est-il préférable d’éviter le but par une faute en position de dernier défenseur ? Qu’auriez-vous fait ?
Alors bien sûr, la faute n’est pas énorme mais elle est tout de même caractérisée, fallait pas le touchéou parce qu’il est certain que Diallo allait s’écrouleou et que nous ne sommes pas le Qatar St Germain, il était clair que l’arbitre ne ferait pas semblant de n’avoir rien vu. Expulsion et tu joues à 10…
Pour le reste, et même l’essentiel, Tudor avait commencé avec une compo somme toute classique avec Matéo Guendouzi sur le banc. Le croate a le choix de faire jouer les plus en forme et ne s’en prive pas. Sinon, quelle est l’explication de ce manque d’intensité très notable au cours de la première mi-temps qui permit aux joueurs d’Antonetti de se créer les meilleures occasions quand les olympiens se montraient plutôt loin les uns des autres et souvent en retard sur l’homme. Ça manquait de dynamique, de volonté, on avait l’impression de retrouver ce rythme de sénateur coupable qui avait entrainé la prise de pouvoir des annéciens en coupe de France. Laine, Diallo, Sanson s’étaient créés de belles occasions sans que nos joueurs ne réussissent à s’en procurer une seule.
Il fallait remonter le niveau de deux crans à la mi-temps avec la difficulté de l’infériorité numérique, et le fait est que cela s’engageait mieux avec une frappe de Malinovskyi qui n’inquiétait pas le gardien strasbourgeois. C’était reculer pour mieux sauter, coup-franc de l’Ukrainien que le gardien repoussait dans les pieds de M’Bemba qui ouvrait la marque. Le Vélodrome explosait.
Il fallait maintenant tenir jusqu’au bout les trois points dans la gueule et ne pas les lâcher.
Il y eut du flottement parfois pour ressortir le ballon. Le strasbourgeois frappaient trois fois sans réussite. La défense au sein de laquelle Gigot avait remplacé Kolasinac restait vigilante et Pau Lopez ne laissait pas les miettes aux adversaires.
Le jeu se passait la plupart du temps dans le camp olympien et les plus longues séquences de possession semblaient strasbourgeoises, mais à la 75e suite à un corner exécuté par Ünder, Sanchez s’écroulait dans la surface bousculé par un défenseur. L’arbitre désignait le point de pénalty et la VAR le confirmait. Sanchez réussissait la transformation avec un beau contrepied.
On retrouvait Sanchez à la 78e qui faisait encore la misère aux centraux strasbourgeois les obligeant à le faucher aux 20 mètres. Le chilien foirait le coup-franc avant d’être remplacé par Bailly histoire de consolider derrière mais cela annonçait une fin genre Fort Chabrol.
À la 81e on frôlait la réduction du score, Pau Lopez se faisait devancer de la tête mais M’Bemba à un mètre de sa ligne raclait le ballon.
Malheureusement, lorsqu’on donne le message à l’adversaire qu’on va se contenter de l’attendre et que celui-ci a saisi le message et se sent frustré d’avoir vu le match lui échapper, il en profite. En deux coups de cuillère à pot, les hommes d’Antonetti revenait à 2-2 alors que le Vélodrome se voyait déjà reprendre du large par rapport aux lensois et aux monégasques.
Ne valait-il pas mieux se redonner de la profondeur en introduisant plutôt Vitinha que Bailly ? Ce sera le débat de la soirée sur les Live. Avec celui du comportement initial de Balerdi.
La victoire était-elle si méritée au regard du nombre d’occasions de Strasbourg ? Pour moi très clairement non. Les hommes de Tudor, bien qu’ayant su passer devant au moment opportun auront été globalement décevants, notamment en première mi-temps. On s’en était bien sorti à Rennes mais ce soir, le football a décidé de les sanctionner. L’équipe semble fatiguée, empruntée. Elle joue par à-coups et donne quelques signes de suffisance. L’élan n’est plus le même. On reste tout de même deux points devant les lensois, et nous prenons un point aux monégasques, mais l’équipe semble piocher et ce n’est pas bon signe dans un sprint final.
Sans tout à fait griller un joker, ce soir l’OM s’est tiré une balle dans le pied.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
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